Rétrospective 2020 : une année sans précédent
CENTRE MONDIAL BAHÁ’Í — Le Bahá’í World News Service dresse un bilan d’une année comme aucune autre, en donnant un aperçu des évènements qu’il a couverts sur les développements dans la communauté mondiale bahá’íe qui ont renforcé la résilience et offert de l’espoir dans une période de grand besoin.
Répondre à la pandémie
Lorsque la pandémie a frappé pour la première fois, les actes de solidarité dans le monde entier ont montré à l’humanité comment elle pouvait se rallier à un projet pour soulager les souffrances. Les mois qui se sont écoulés depuis mars ont démontré plus clairement que jamais que chaque être humain peut devenir un protagoniste du changement. Au fur et à mesure que les gens passaient à l’action, le sentiment d’un but collectif a motivé un nombre encore plus grand de personnes à faire tout ce qui était en leur pouvoir pour se mettre au service de leurs concitoyens, créant ainsi un cercle vertueux et donnant lieu à un niveau d’action collective sans précédent.
En mars, le News Service a rendu compte de la réponse initiale des communautés bahá’íes à la crise, alors qu’elles s’adaptaient rapidement et de manière créative à de nouvelles formes d’interaction adaptées aux exigences de santé publique et qu’elles trouvaient des moyens d’être au service de leurs sociétés.
Dans une banlieue de la ville de New York, un groupe de jeunes engagés dans les activités bahá’íes de construction communautaire se sont penchés sur les besoins urgents découlant des fermetures d’écoles.
Des enfants au Luxembourg, participant à des cours d’éducation morale, ont préparé des cartes pour apporter de la joie aux agents de santé et à d’autres personnes qui assuraient des services essentiels, tandis que des enfants à Berlin, en Allemagne, ont créé des dessins sur le thème de l’espoir pour les résidents des maisons de retraite. En Slovénie, les bahá’ís de Bašelj ont contacté des entreprises de livraison de nourriture aux restaurants pour qu’elles livrent aussi à domicile. Ce mois-là, les bahá’ís du monde entier ont également marqué e Naw-Rúz – leur nouvel an et le premier jour du printemps – en renforçant les liens d’amitié et en transmettant des messages d’espoirs.
En avril, alors que la propagation du coronavirus était devenue plus évidente, les efforts des communautés bahá’íes se sont intensifiés. Au Canada, les participants à un programme d’inspiration bahá’íe destiné aux apprenants de l’anglais se sont soutenus pendant des moments difficiles. En Tunisie, les bahá’ís du pays se sont joints à d’autres religieux pour demander que la religion et la science soient des guides pour une réponse efficace. En RDC, les liens communautaires ont permis à des milliers de personnes de recevoir des informations et des conseils précis, notamment sur ce qu’il fallait cultiver pour assurer la sécurité alimentaire. À Kivunga, en Ouganda, des émissions de radios ont suscité des conversations dans les foyers sur l’importance de la prière comme source de courage. Ailleurs, les stations de radios bahá’íes ont trouvé un nouvel objectif, en agissant comme une source d’informations critiques et un ancrage dans la vie communautaire pour ceux qui vivent dans les régions rurales.
Les efforts se sont multipliés là où les assemblées spirituelles locales et nationales bahá’íes ont canalisé dans l’action l’énergie et l’aide de beaucoup de personnes ; elles ont fait circuler des informations essentielles et d’autres ressources là où elles étaient le plus nécessaires et ont aidé les populations vulnérables à accéder aux services gouvernementaux.
Au cours des mois qui ont suivi le mois d’avril, il est devenu de plus en plus évident que le service à la société et la dévotion collective sont des éléments essentiels dans la vie d’une communauté qui reste pleine d’espoir et persévère face à une crise. En Roumanie, les participants à des réunions de dévotion ouvertes à tous trouvent que leur cœur « bat à l’unisson ». En Afrique du Sud, les professionnels de santé bahá’ís, voyant le potentiel de chaque être humain à servir leur société, ont fait appel à la force de la communauté pour apporter leur soutien à ceux qui se remettent du coronavirus.
Partout, les jeunes sont passés à l’avant-garde de a réponse de la base à la crise. En Sierra Leone, les jeunes ont créé un film sur les mesures de santé préventives, tandis qu’en Italie, les jeunes ont exploré des thèmes profonds liés à la transformation sociale dans une série de courtes vidéos. En pleine pandémie et au lendemain de l’explosion à Beyrouth, les jeunes de la ville ont fait appel à leurs capacités acquises dans les efforts bahá’ís de renforcement de la communauté pour créer un réseau de reconstruction après le sinistre.
Pendant cette période, les arts ont joué un rôle important pour mettre en lumière des sujets qui captivent la conscience du public. Au même moment, la publication The Bahá’í World a mis en ligne une série d’articles sur des thèmes liés à la crise de santé mondiale et aux grands enjeux auxquels les sociétés font face.
Poursuivre les efforts de développement social et économique à long terme
En plus de rendre compte des initiatives socio-économiques bahá’íes à la base en réponse à la pandémie, le News Service a aussi couvert des projets et des efforts plus complexes des organisations d’inspiration bahá’íe qui se sont adaptées aux circonstances découlant de la crise sanitaire.
Le News Service a également présenté des exemples d’initiatives visant à améliorer la sécurité alimentaire. Au Vanuatu, les participants à un programme éducatif d’inspiration bahá’íe, intitulé Préparation à l’action sociale, ont non seulement pris des mesures pour maintenir les approvisionnements alimentaires mais aussi pour encourager les autres à faire de même. Au Népal, avec le retour de beaucoup des travailleurs migrants chez eux en raison de la pandémie, une assemblée spirituelle bahá’íe locale a pris des mesures pour renforcer la capacité de la communauté de produire sa propre nourriture.
En Colombie, FUNDAEC, une organisation d’inspiration bahá’íe basée à Cali, s’est attachée à soutenir les initiatives locales de production alimentaire, tout en encourageant la valorisation de la terre et de l’environnement dans les communautés, dans tout le pays.
Voici quelques-uns des efforts déployés dans le domaine de l’éducation : En Bolivie, une université d’inspiration bahá’íe a aidé le personnel et les étudiants à traverser des moments difficiles et a réfléchi à l’identification des technologies adaptées aux circonstances actuelles. En République centrafricaine, en Indonésie et en Inde, entre autres, les écoles communautaires d’inspiration bahá’íe ont trouvé des moyens créatifs de s’adapter, ce qui a permis de mieux comprendre le rôle des enseignants en temps de crise. Aux États-Unis, des conversations constructives entre les individus, les fonctionnaires et la police sur l’égalité raciale ont contribué à créer un objectif commun aux différents segments de la société en vue d’améliorer les systèmes de sécurité publique.
Participer aux discours de la société
Au cours de l’année écoulée, le News Service a couvert un grand nombre de sujets sur les efforts de la communauté bahá’íe pour contribuer aux discours sociaux.
La Communauté internationale bahá’íe a participé à des forums sur l’importance du langage pour favoriser une identité commune, l’agriculture, la paix, et le rôle des structures internationales sur la voie d’un ordre mondial juste.
Des communautés nationales bahá’íes ont contribué au discours sur l’environnement, la vie familiale, l’égalité des femmes et des hommes, et le rôle de la religion dans la société.
En Jordanie et dans d’autres pays, les communautés bahá’íes ont créé des espaces pour les journalistes et les différents acteurs sociaux pour explorer la manière dont les médias peuvent contribuer à l’harmonie sociale. En Indonésie, une série de séminaires a mis à profit le vif désir des fonctionnaires, des universitaires et d’autres personnes d’explorer les principes fondamentaux d’une société plus pacifique. Au Canada et en Autriche, une série de podcasts et un blog vidéo ont respectivement tiré des enseignements de la religion pour fournir de nouvelles perspectives sur des questions d’intérêt national. Les participants aux tables rondes organisées au Kazakhstan et dans la région du Kurdistan irakien ont examiné comment les principes spirituels, qui ont rassemblé les gens à cette époque, peuvent contribuer à façonner la vie publique à l’avenir. Au Chili, la communauté bahá’íe a créé, parallèlement au processus constitutionnel, des espaces pour analyser avec ses concitoyens les fondements d’une société matériellement et spirituellement prospère.
Les conversations nationales sur la paix et la coexistence se sont intensifiées au cours de l’année dernière. À un moment où les préjugés raciaux et d’autres formes de préjugés sont passés au premier plan de la conscience publique aux États-Unis, comme dans le monde entier, l’Assemblée spirituelle nationale des bahá’ís de ce pays a publié une déclaration qui a stimulé des conversations vitales au sujet de la voie à suivre. Au Pays-Bas, l’anniversaire de l’envoi des Tablettes de ‘Abdu’l-Bahá à La Haye a suscité une réflexion sur les progrès réalisés sur la voie de la paix mondiale. En Tunisie, des tables rondes ont permis d’examiner comment la coexistence pacifique ne sera possible qu’avec la pleine participation des femmes.
Cette année, parmi les conférences organisées par la chaire bahá’íe pour la paix mondiale à l’université du Maryland, Collège Park, s’est tenu un rassemblement sur la nécessité d’aborder les dimensions morales du changement climatique. La chaire bahá’íe d’études sur le développement à l’université Devi Ahilva, à Indore, a invité des économistes et des universitaires à examiner comment de nouvelles conceptions de la nature humaine peuvent renforcer les approches à long terme du développement urbain, à la lumière de la crise sanitaire.
En Australie, un processus de deux ans de réunions entre différents segments de la société a abouti à un communiqué, Creating an Inclusive Narrative (Créer un récit inclusif), une publication qui offre des aperçus de la manière dont se forge une identité commune. En République démocratique du Congo et en Inde, des réunions remarquables ont rassemblé des chefs pour examiner comment transcender les barrières traditionnelles et les préjugés qui séparent les personnes alors qu’ils s’efforcent de construire une paix durable.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’Assemblée spirituelle bahá’íe nationale du pays a publié en juillet une déclaration sur l’égalité des femmes et des hommes, en réponse à une préoccupation mondiale qui a été exacerbée pendant la pandémie.
L’Institut d’études sur la prospérité mondiale a mis en place des réunions pour les étudiants universitaires au cours desquelles les jeunes ont examiné ensemble les questions relatives au changement social.
Persécution des bahá’ís en Iran et au Yémen
À l’heure où la communauté internationale est aux prises avec une crise sanitaire mondiale, la persécution des bahá’ís en Iran et au Yémen n’a pas faibli.
Une résolution des Nations unies, adoptée au début décembre par l’Assemblée générale, a condamné les violations permanentes des droits de l’homme par l’Iran, y compris celles de la communauté bahá’íe du pays. Cette année, les autorités iraniennes ont intensifié leur persécution des bahá’ís par des dizaines d’arrestations sans fondement, le déni des droits civils les plus fondamentaux et des restrictions à la demande d’une nouvelle carte d’identité nationale. Ces actions ont exercé de fortes pressions sur les personnes et les familles, déjà confrontées à une crise sanitaire.
Au Yémen, un tribunal a confirmé, en début d’année, la condamnation à mort d’un bahá’í pour des motifs religieux. Bien qu’il ait par la suite été libéré de cette détention injustifiée, ainsi que cinq autres bahá’ís, la Communauté internationale bahá’íe reste profondément préoccupée et a appelé à la garantie des droits de tous les bahá’ís au Yémen à pouvoir vivre selon leurs croyances sans risque de persécution.
Maisons d’adoration bahá’íe
Pendant l’année dernière, le News Service a proposé des reportages sur la façon dont les maisons d’adoration bahá’íe se sont adaptées à la pandémie en insufflant l’esprit de dévotion collective et de service à de plus larges segments de la société. Les reportages ont également fait état des progrès réalisés dans la construction des maisons d’adoration au Kenya et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Dans les endroits où se trouvent des maisons d’adoration bahá’íes, de nouvelles approches sont adoptées pour insuffler à des secteurs plus larges de la société l’esprit incarné par ces structures.
Des projets ont été annoncés pour le temple local à Bihar Sharif, en Inde, et la maison d’adoration nationale de la République démocratique du Congo. Le projet en RDC est allé de l’avant, avec une cérémonie d’inauguration des travaux et le début de la construction.
Construction du mausolée de ‘Abdu’l-Bahá
Au début de cette année, les premières mesures ont été prises pour préparer le site et commencer les fondations du mausolée de ‘Abdu’l-Bahá. Au moment du début de la construction, le maire d’Acre et des représentants des communautés religieuses de la ville se sont réunis pour honorer ‘Abdu’l-Bahá au cours d’une cérémonie spéciale.
Bien que certaines opérations aient nécessairement été ralenties ou arrêtées lorsque la pandémie a frappé, des progrès ont continué à être réalisés avec l’approbation des autorités locales à chaque étape. En avril, les travaux sur les fondations donnaient forme à une empreinte de la géométrie élégante du projet. En septembre, les fondations ont été achevées. En novembre, les premiers éléments verticaux ont été élevés.