Égalité des sexes : Les familles comme base du changement

15 décembre 2020
Un séminaire organisé par le Bureau bahá’í des affaires publiques en Inde s’est penché sur la reconceptualisation de l’institution de la famille sur la base du principe bahá’í d’égalité entre les femmes et les hommes.

NEW DELHI, Inde — Une réunion récemment organisée par des bahá’ís d’Inde a pris en compte la nécessité de redéfinir l’institution de la famille, sur la base du principe d’égalité entre les femmes et les hommes. Parmi les participants à cette réunion figuraient des organisations concernées par la question de l’égalité des sexes, des universitaires et des enseignants.

« Les défis auxquels sont confrontées les femmes au sein de la famille sont devenus un enjeu des plus urgents pendant la pandémie dans beaucoup de sociétés. Dans certains cas, l’éducation s’est arrêtée pour beaucoup de filles. De nombreux mariages d’enfants ont lieu parce que les familles ne voient aucune autre issue pour leurs filles pendant cette crise. En même temps, beaucoup d’organisations essaient de tendre la main et d’apporter leur aide », explique Carmel Tripathi du Bureau bahá’í des affaires publiques d’Inde.

« Nous avons estimé qu’il était opportun, continue-t-elle, de créer un espace permettant à différents segments de la société d’explorer ensemble les types de changements que la famille en tant qu’institution devrait subir. »

Intervenants au séminaire. En haut : Carmel Tripathi du Bureau bahá’í des affaires publiques, Anshu Gupta, fondateur de l’organisation de secours Goonj, Anuja Agrawal, professeur de sociologie à l’université de Delhi. En bas : Murari Jha, éducateur dans les écoles publiques de Delhi, Stuti Narain Kacker, ancien président de la Commission nationale pour la protection des droits de l’enfant. Diapositives
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Intervenants au séminaire. En haut : Carmel Tripathi du Bureau bahá’í des affaires publiques, Anshu Gupta, fondateur de l’organisation de secours Goonj, Anuja Agrawal, professeur de sociologie à l’université de Delhi. En bas : Murari Jha, éducateur dans les écoles publiques de Delhi, Stuti Narain Kacker, ancien président de la Commission nationale pour la protection des droits de l’enfant.

Cette réunion fait partie des nombreux autres efforts déployés la communauté bahá’íe indienne pendant ces dernières décennies pour contribuer au discours de la société sur l’égalité des sexes.

Anshu Gupta, un intervenant à cette réunion et le fondateur de l’organisation de secours Goonj, a parlé des effets de la culture et de la tradition sur le milieu familial, en demandant : « Qu’est-ce que la tradition ? C’est quelque chose que vous continuez à suivre. Pour mettre fin aux tabous, nous devons en parler […] avec un langage commun. Nous créons donc un dialogue et nous cessons de prétendre que nous devons faire certaines choses parce que c’est la tradition. »

Concernant l’importance de cette réunion, Mme Tripathi explique que les gens sont souvent réticents l’idée d’une exploration plus approfondie du rôle de la famille dans sa contribution à l’égalité des sexes. On a tendance à penser que la famille est un élément isolé de la société et très privé. En réalité, cela devrait être discuté ouvertement puisque c’est là que les schémas de pensée et de comportement associés au fait d’être un homme ou une femme sont appris et pratiqués. »

Photographie prise avant la crise sanitaire actuelle. Le document préparé pour la discussion par le Bureau bahá’í des affaires publiques souligne la nécessité de la consultation comme base de la prise de décision au sein d’une famille. « La capacité à se concerter de manière aimante, prévenante et pourtant franche pour arriver à des décisions collectives est un art dont l’humanité commence seulement à apprécier la valeur. » Diapositives
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Photographie prise avant la crise sanitaire actuelle. Le document préparé pour la discussion par le Bureau bahá’í des affaires publiques souligne la nécessité de la consultation comme base de la prise de décision au sein d’une famille. « La capacité à se concerter de manière aimante, prévenante et pourtant franche pour arriver à des décisions collectives est un art dont l’humanité commence seulement à apprécier la valeur. »

Dans un document préparé pour la discussion et distribué aux participants à cette réunion, le Bureau bahá’í des affaires publiques a mis en évidence plusieurs thèmes, notamment « Partager les fonctions d’assistance et de soins » et « La consultation comme base de la prise de décision ».

Le document mentionne notamment : « Pour que la prise de décisions au sein d’une famille ne soit pas le résultat d’une autorité arbitraire et dictatoriale, les membres de la famille devront apprendre à communiquer avec respect et franchise, en faisant appel à un ensemble de qualités telles que l’amour, l’humilité, le tact, l’empathie, la courtoisie et la modération. La capacité de se concerter avec amour, considération et en même temps franchise pour parvenir à des décisions collectives est un art dont l’humanité commence à apprécier la valeur. »

Murari Jha, membre d’un panel et éducateur dans les écoles publiques de Dehli, a parlé de la nécessité d’analyser le progrès social avec plus de rigueur, en déclarant : « Nous devons être plus vigilants à propos des malentendus. Quand vous regardez ce qui a été mentionné dans le document du séminaire au sujet des prises de décision au sein de la famille, la véritable mesure des pratiques égalitaires entre les sexes est de savoir qui prend les décisions, comme celle de savoir quand et avec qui se marier. Si nous ne permettons pas à nos filles, à nos sœurs… de prendre part aux décisions importantes, alors le fait de les envoyer à l’école n’est pas vraiment le symbole que nous pratiquons l’égalité. »

Nilakshi Rajkhowa, du Bureau des affaires publiques, déclare que « les efforts de renforcement de la communauté bahá’íe encouragent les familles à planifier et à se concerter lorsqu’elles entreprennent des initiatives. [...] La prière joue également un rôle important dans la création d’un esprit unifié ». Diapositives
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Nilakshi Rajkhowa, du Bureau des affaires publiques, déclare que « les efforts de renforcement de la communauté bahá’íe encouragent les familles à planifier et à se concerter lorsqu’elles entreprennent des initiatives. [...] La prière joue également un rôle important dans la création d’un esprit unifié ».

Nilakshi Rajkhowa, du Bureau des affaires publiques, souligne d’autres concepts du document, comme la nécessité pour les familles de s’ouvrir à l’extérieur tout en répondant aux besoins de la société.

« Les efforts de renforcement de la communauté bahá’íe encouragent les familles à planifier et à se concerter quand elles prennent des initiatives. Par conséquent, des discussions approfondies surgissent souvent dans les foyers auxquelles d’autres familles se joignent pour participer aux activités. La prière joue également un rôle important pour créer un esprit unifié. Les communautés dans lesquelles les familles travaillent ensemble de cette manière développent la capacité de se pencher sur les problèmes qui affectent leur vie et de les résoudre sans attendre que quelqu’un de l’extérieur leur apporte aide et soutien.

« Ce que nous observons, c’est qu’en apprenant consciemment à appliquer les principes bahá’ís d’unité, de consultation et d’égalité entre les femmes et les hommes, les structures au sein des familles commencent à changer là où aucun membre ne domine les autres. »

Un enregistrement du séminaire est disponible en ligne.