Cent ans plus tard, commémoration de l’appel pour la paix de ‘Abdu’l-Bahá dans sa première Tablette à la Haye
LA HAYE, Pays-bas — Il y a un siècle, le 17 décembre, ‘Abdu’l-Bahá écrivit ce qui est devenu la première Tablette à La Haye, une exploration des profonds changements sociétaux nécessaires à la réalisation de la paix internationale. À cette occasion, la communauté bahá’íe des Pays-Bas a organisé mardi soir un évènement commémoratif spécial dans son centre national de La Haye.
Les participants – dont des chefs religieux – ont discuté de thèmes provenant des Tablettes à La Haye. « La paix est au cœur du destin de l’humanité et ‘Abdu’l-Bahá dans sa lettre nous aide à voir comment nous pouvons y parvenir », a expliqué Marga Martens, une représentante de la communauté bahá’íe néerlandaise. « La paix est inévitable, mais nous devons travailler dur pour atteindre cet état du monde. »
S’adressant au comité exécutif de l’Organisation centrale pour une paix durable à La Haye, ‘Abdu’l-Bahá écrit dans les premières lignes de la Tablette : « Votre intention mérite mille éloges, parce que vous servez le monde de l’humanité, ce qui est propice au bonheur et au bien-être de tous. »
Dans la Tablette, ‘Abdu’l-Bahá explique que la paix nécessiterait une transformation de la conscience humaine et un engagement envers les principes spirituels fondamentaux énoncés par Bahá’u’lláh, tels que l’abolition de toutes les formes de préjugés, l’harmonie de la science et de la religion et l’égalité des femmes et des hommes, entre autres.
Alors qu’une traduction en français de la première moitié de la Tablette a été publiée en 1978 dans les Sélections des écrits d’Abdu’l-Bahá, sa traduction complète en anglais a été préparée en mai de cette année et présentée dans la Bibliothèque de référence bahá’íe.
Une chronologie photographique, récemment publiée aux Pays-Bas sur un site web (en anglais) par Jelle et Adib de Vries, met en lumière les évènements entourant la publication des Tablettes à La Haye de ‘Abdu’l-Bahá. Le site web illustre comment deux bahá’ís en Iran, Ahmad Yazdani et ‘Ali-Muhammad Ibn-i-Asdaq, écrivirent à ‘Abdu’l-Bahá en 1915 au sujet de l’Organisation centrale pour une paix durable. Il les encouragea à présenter à l’Organisation les enseignements bahá’ís sur la paix. L’Organisation écrivit à ‘Abdu’l-Bahá en 1916, mais les communications pendant la guerre étaient bloquées en Terre sainte.
La lettre de l’Organisation est parvenue à ‘Abdu’l-Bahá à Haïfa trois ans plus tard, au lendemain de la Première Guerre mondiale. ‘Abdu’l-Bahá répondit immédiatement, en envoyant M. Yazdani et M. Ibn-i-Asdaq pour délivrer son message en personne. Selon les recherches de M. de Vries, ils sont arrivés à La Haye en mai 1920 seulement pour constater que l’Organisation centrale pour une paix durable était pratiquement dissoute.
Néanmoins, l’Organisation répondit au message de ‘Abdu’l-Bahá en lui demandant d’écrire ce que l’on appelle la deuxième Tablette à La Haye (en anglais). Il y affirme que « notre désir de paix ne vient pas simplement de l’intellect : c’est une question de croyance religieuse et l’un des fondements éternels de la foi de Dieu ».
L’objectif de la paix dans le monde est au cœur de la croyance bahá’íe. En 1867 et 1868, Bahá’u’lláh a adressé une série extraordinaire de Tablettes aux rois et aux dirigeants du monde, les exhortant à mettre de côté leurs différences, à établir un système de sécurité collective et à progresser vers le désarmement, à défendre la cause de la justice, à montrer le plus grand soin et la plus grande considération pour le bien-être et les droits des pauvres, et pour œuvrer à une paix durable.
De 1911 à 1913, ‘Abdu’l-Bahá a beaucoup parlé de l’impératif de la paix au cours de sa tournée en Europe et en Amérique du Nord et a averti que l’Europe était au bord de la guerre.
Dans une lettre datée du 28 novembre 1931, Shoghi Effendi déclare que l’unité de l’humanité « ne demande rien de moins que la reconstruction et la démilitarisation de tout le monde civilisé – un monde organiquement unifié dans tous les aspects essentiels de sa vie… ».
En octobre 1985, la Maison universelle de justice a rédigé un important message sur le thème de la paix dans le monde, La Promesse de la paix mondiale. En janvier de cette année, la Maison de justice a également publié un message sur les défis contemporains auxquels l’humanité est confrontée, dans lequel elle déclare que « l’établissement de la paix est un devoir qui incombe à tout le genre humain ». La Maison de Justice déclare en outre que « bien que l’unité mondiale soit possible – non, inévitable –, elle ne peut en fin de compte se réaliser sans une acceptation inconditionnelle de l’unité du genre humain. »
« L’unité, dans son acception bahá’íe, renferme le concept essentiel de diversité, qui la distingue de l’uniformité, écrit la Maison de justice. C’est par l’amour pour tous et la subordination des allégeances de moindre importance au véritable intérêt du genre humain que l’unité du monde peut être établie et que les manifestations infinies de la diversité humaine peuvent s’épanouir pleinement. »