Des publications de nouvelles bahá’íes cherchent à élever la pensée, à inspirer l’action
CENTRE MONDIAL BAHÁ’Í — Il y a cent ans, à l’approche des derniers jours de la Première Guerre mondiale, le monde bahá’í attendait de savoir si ‘Abdu’l-Bahá était en sécurité, compte tenu de l’extension du théâtre de la guerre à Haïfa. La communauté bahá’íe était encore jeune, mais déjà profondément unie malgré sa dispersion sur la majeure partie de la planète. Parmi les moyens qui l’ont gardée connectée et informée figurent les services d’information naissants qui ont commencé à prendre forme au début du XXe siècle.
Cette communauté mondiale a appris que ‘Abdu’l-Bahá était sain et sauf par le biais de Star of the West, l’une des premières publications internationales d’information bahá’íes. Publiée dès 1910 sous le nom de Bahá’í News, c’est toutefois en 1911 qu’elle prit son titre emblématique, Star of the West. Son premier volume d’une vingtaine de pages couvrait l’évolution historique de la construction de la maison d’adoration bahá’íe aux États-Unis. Il publiait également des messages de ‘Abdu’l-Bahá et partageait des rapports venus du monde entier.
Star of the West deviendra l’une des premières publications d’information à être largement diffusée dans la communauté naissante du monde bahá’í. Depuis, les bulletins bahá’ís internationaux d’information ont mis en contact une communauté, de plus en plus mondiale et unie de manière organique, en tenant les lecteurs au courant des développements majeurs et en servant d’instrument précieux pour le partage de nouvelles pensées et connaissances. Au fil des ans, ces publications se sont développées en complexité et en portée, s’adressant à un large public et explorant un large éventail de sujets. Et partout, elles se sont efforcées d’incarner les valeurs contenues dans les Écrits sacrés de la Foi.
Dans l’une de ses œuvres les plus connues, Bahá’u’lláh a décrit « les pages des journaux qui paraissent sans interruption » comme « le miroir du monde » et « un phénomène stupéfiant et puissant » reflétant « les actes et les occupations de tribus et de peuples divers ». Dans Le Secret de la civilisation divine, initialement publié anonymement en 1875, ‘Abdu’l-Bahá a écrit qu’il était « urgent que l’on écrive des articles et des livres salutaires, établissant clairement et définitivement quels sont les besoins actuels du peuple et ce qui conduira au bonheur et au développement de la société ». Il a déclaré que « ces écrits devraient être publiés et distribués à la nation entière afin qu’au moins les chefs parmi le peuple s’éveillent jusqu’un certain point et œuvrent dans les voies qui les conduiront à un honneur durable ».
Dans le premier numéro de Star of the West, les rédacteurs Albert R. Windust et Gertrue Buikema expliquaient qu’ils avaient adopté le nom d’après une expression utilisée par ‘Abdul-Bahá. Encourageant leurs efforts, ‘Abdu’l-Bahá écrivit : « Ton ouvrage se développera, ta sphère d’influence deviendra de plus en plus importante, et ta voix et ta renommée seront de plus en plus grandes et deviendront mondiales… » Non seulement Star of the West était une source d’information vitale pour les bahá’ís du monde entier, mais était aussi souvent le premier lieu de publication à grande échelle d’écrits de ‘Abdu’l-Bahá et, plus tard, de Shoghi Effendi.
Star of the West a été publié après une publication antérieure, New York Bahá’í Bulletin. Considéré comme la première publication bahá’íe d’information de langue anglaise, New York Bahá’í Bulletin n’a sorti que cinq numéros, de septembre 1908 à mai 1909. Ces premiers périodiques ont vu le jour à une époque où la presse écrite était encore la principale source d’informations – les nouvelles radiophoniques ne commenceraient que dix ans plus tard. Ils contrastaient avec un paysage médiatique en évolution où, notamment aux États-Unis, de nombreux rédacteurs publiaient des histoires sensationnelles destinées à attirer un public de masse – ce qu’on appelle la presse à sensation.
Au cours des années suivantes, d’autres communautés bahá’íes ont lancé leurs propres publications. En 1917, à Achgabat, dans le Turkménistan, où la première maison d’adoration bahá’íe au monde avait récemment été construite, les bahá’ís ont lancé Khurshid-i khavar, un magazine d’actualité dont le nom signifie Soleil de l’Orient. En Inde, un journal appelé Bahá’í News a commencé à paraître en anglais et en persan en 1921.
La même année en Allemagne, deux publications ont vu le jour, Sonne der Wahrheit, qui signifie Le Soleil de Vérité, et Wirklichkeit, qui signifie Réalité. Akhbar-i-Amri, une publication iranienne dont le nom signifie Nouvelles de la Cause, a été publiée pour la première fois en 1922. Un an plus tard, The Dawn a commencé à paraître en Birmanie, en birman, en anglais et en persan. Herald of the South pour les bahá’ís d’Australie et de Nouvelle-Zélande a été publié à partir de 1925. Cette croissance dans les périodiques bahá’ís s’est poursuivie à mesure que la Foi se répandait dans le monde entier.
Au cours de son ministère en tant que Gardien de la foi bahá’íe, Shoghi Effendi a encouragé la publication de lettres d’information nationales et locales, écrivant en 1925 qu’elles devaient viser à rendre compte de « questions strictement de nature bahá’íe, ainsi que de […] sujets humanitaires, éthiques et religieux ».
La publication de The Bahá’í World en 1926 a marqué une nouvelle étape dans la capacité de la communauté bahá’íe à fournir des rapports et des statistiques, à rapporter l’expérience de divers pays et à diffuser des informations et des analyses importantes. Chaque édition couvrait les progrès de la communauté internationale bahá’íe au cours d’une période définie.
En 1935, le premier volume du magazine World Order fut publié, comprenant des essais, des poèmes, des souvenirs personnels ainsi que des articles historiques. Le périodique rassemblait en un seul volume des œuvres d’érudits, de poètes, d’artistes et de spécialistes de diverses disciplines. Le premier volume contenait également des extraits d’une lettre de Shoghi Effendi intitulée Le but d’un nouvel ordre mondial.
« Un mécanisme d’intercommunication mondiale sera mis au point, englobant toute la planète, libéré des entraves et des restrictions nationales et fonctionnant avec une rapidité et une régularité merveilleuses », prévoyait Shoghi Effendi dans une des lettres écrites entre 1929 et 1936.
Aujourd’hui, les publications bahá’íes régionales et nationales se sont multipliées. Au niveau international, le Baha’i World News Service (BWNS) (Service des nouvelles internationales bahá’íes) rend compte de l’évolution de la communauté mondiale, et la Communauté internationale bahá’íe (CIB) couvre l’actualité relative aux efforts déployés par l’ONU et d’autres instances internationales, ainsi que les principales mises à jour sur la persécution de la communauté bahá’íe en Iran et au Yémen.
BWNS a commencé à être diffusé en ligne en 2000, prenant la suite de l’ancien Bahá’í International News Service, un bulletin d’information publié toutes les deux semaines. BWNS fournit également des podcasts. Dans les mois à venir, outre l’anglais et le persan, les nouvelles seront disponibles en espagnol et en français.
Au cours des dernières années, BWNS a cherché non seulement à informer les lecteurs des développements dans le monde bahá’í, mais également à explorer de nouvelles perspectives découlant de la pratique bahá’íe – que ce soit à la base dans des domaines tels que le développement économique et social ou dans la participation aux discours actuels de la société, par lesquels les communautés bahá’íes s’efforcent de contribuer à l’avancement de la société au niveau de la pensée. Au cœur de ces efforts se place l’exploration de thèmes essentiels au bien-être et au progrès de l’humanité : égalité des femmes et des hommes, environnement et changement climatique, rôle de la religion dans la société, migration et intégration, pour ne citer que quelques exemples.
Des récits sur la transformation sociale sont rassemblés par des communautés du monde entier et à différents niveaux de la société. Tout en cherchant à saisir la diversité de l’expérience humaine et les efforts particuliers d’une population, le service d’information vise également à dégager des principes universels et des enseignements applicables à toutes les sociétés.
Au fur et à mesure que le mécanisme de communication envisagé par Shoghi Effendi a été réalisé, une communauté grandissante s’est trouvée de plus en plus capable de se connecter, de rester informée et de tirer les leçons des efforts sérieux et sincères déployés par les populations du monde entier pour appliquer les enseignements de Bahá’u’lláh pour l’amélioration de leurs sociétés. Ces efforts pour mettre les informations à la disposition d’une communauté mondiale rappellent les mots de ‘Abdu’l-Bahá en 1875 :
« La publication de pensées élevées est le fluide dynamique dans les artères vitales ; c’est l’âme même du monde. Les pensées sont une mer infinie et les effets et les diverses conditions de l’existence sont comme les formes différentes et les limites individuelles des vagues ; les vagues ne se lèveront et n’épandront leurs perles de savoir sur les rives de la vie que quand la mer se gonflera. »