Construction et spiritualité : un musée italien présente l’architecture bahá’íe
VICENCE, Italie — Le musée Palladio a accueilli ce mois-ci une exposition mettant en vedette plusieurs des bâtiments, construits en marbre italien, les plus emblématiques de la religion bahá’íe.
L’exposition, intitulée « Architecture et marbre : symbiose de l’inventivité et de la matière », est organisée par Margraf, la société italienne qui a taillé et ciselé le marbre pour le siège de la Maison universelle de justice, le bâtiment des Archives internationales bahá’íes, les terrasses dans les jardins bahá’ís à Haïfa et les maisons d’adoration continentales bahá’íes en Inde et aux Samoa.
Anciennement connue sous le nom de Industria Marmi Vincentini, l’entreprise a été fondée en 1906, à Chiampo en Italie. Pendant plus de 100 ans, elle a eu l’occasion de travailler avec de nombreux architectes sur des projets extraordinaires.
« Parmi ses nombreux grands projets dans le monde entier, Marmi Vincentini estime que le travail avec les bahá’ís était particulièrement important », affirme l’architecte Sohrab Youssefian, évoquant l’opportunité particulière d’explorer, au fil des décennies, la façon dont les principes spirituels peuvent donner naissance à de nouvelles formes d’expression architecturale qui touchent et inspirent des centaines de millions de personnes.
Les bâtiments présentés dans l’exposition cherchent à refléter l’intangibilité du sacré dans les structures physiques. Les concepts centraux des enseignements de Bahá’u’lláh, tels que l’unité de l’humanité, l’harmonie essentielle de la science et de la religion, la cohérence entre les dimensions matérielles et spirituelles de la vie et le pouvoir du sacré pour inspirer les plus nobles efforts de l’humanité, sont incarnés dans ces prouesses architecturales.
« La spiritualité n’est pas une chose abstraite. C’est la matière la plus noble de l’homme », a déclaré M. Youssefian lors de la réception d’ouverture de l’exposition.
Ayant travaillé avec Margraf tout au long des décennies en tant que représentant de la communauté bahá’íe, M. Youssefian a été visiblement ému par l’exposition, qui démontre les résultats extraordinaires de nombreuses années de collaboration fructueuse.
« Réfléchir de nouveau sur ces réalisations architecturales s’est imposé à moi à cette occasion, explique M. Youssefian. Elles évoquent un verset de Bahá’u’lláh, dans lequel il dit que même les pierres de la terre en ce jour appellent l’humanité au divin. »
La relation entre le travail de la communauté bahá’íe et la région nord-est de l’Italie remonte aux années 1940, lorsque le marbre de Chiampo a été utilisé pour construire le mausolée du Báb. Pendant son ministère, Shoghi Effendi a utilisé le marbre de Chiampo pour les jardins des monuments, à Haïfa sur le mont Carmel. Après le décès de Shoghi Effendi à Londres, des dispositions furent prises pour que la colonne marquant son lieu de repos soit taillée dans la même pierre.
L’exposition comprend des documents d’archives, tels que des dessins originaux, des graphiques, des documents, des photos et des vidéos. Une partie de l’exposition est consacrée à l’évolution technique du travail de l’entreprise, qui a considérablement progressé au cours du siècle dernier.
Hossein Amanat et Fariborz Sahba, deux architectes bahá’ís qui ont conçu les bâtiments présentés, étaient également présents à la réception et se sont adressés au public.
« Architecture et marbre : symbiose de l’inventivité et de la matière » a été ouvert du 19 octobre au 19 novembre 2017, coïncidant avec le 200e anniversaire de la naissance de Bahá’u’lláh, célébré le mois dernier par des millions de personnes à travers le monde. L’exposition a bénéficié d’une large couverture médiatique en Italie et a attiré environ 1 000 visiteurs, avec une attention particulière de la part des professionnels de l’architecture.