Niger : Face aux défis sociaux, les jeunes font progresser la culture de la paix
MARADI, Niger — Dans une région où les jeunes reconnaissent de plus en plus leur capacité à contribuer à l’harmonie sociale, plus de 300 jeunes de tout le Niger se sont récemment réunis à Maradi pour explorer le rôle qu’ils peuvent jouer dans la construction de communautés pacifiques.
« Grâce à la vision de Bahá’u’lláh d’un monde pacifique, nous comprenons que les jeunes doivent se lever et provoquer une transformation, en contribuant à la création d’une civilisation moderne et fondée sur la spiritualité », a déclaré Aboubacar, 24 ans, l’un des participants à la conférence, dans des commentaires adressés au News Service.
La conférence, qui a rassemblé des participants de 21 localités du pays, a illustré dans sa structure même l’engagement à transcender les barrières qui divisent les gens – les conversations et les études se sont déroulées en quatre langues : le français, le zarma, le haoussa et le gourmanchéma. Grâce à cet échange multilingue, les participants ont exploré des concepts tels que la relation entre le développement spirituelle personnel et le service à la société.
« Nous avons appris que ces deux objectifs se renforcent mutuellement, explique Tahere, 18 ans, une autre participante. Le développement spirituel nous donne la force et la motivation de servir, tandis que le service à l’humanité devient un moyen de mettre en pratique les valeurs spirituelles. »
Elle a décrit comment la rencontre elle-même est devenue un espace de transformation, où les participants d’origines différentes ont renforcé leurs liens d’amitié tout en examinant les fausses dichotomies auxquelles sont souvent confrontés les jeunes. « Nous pensons parfois que nous devons choisir entre notre développement personnel et le service à la société, mais la conférence nous a aidés à voir comment ces deux éléments se renforcent mutuellement alors que nous travaillons à la construction d’un monde meilleur. »
L’importance de ces efforts pour contribuer à l’harmonie sociale a été soulignée lors de la séance d’ouverture de la conférence par Illiassou Nomawou, secrétaire général du gouvernement régional de Maradi, qui représentait le gouverneur. S’adressant aux participants, il a souligné comment les initiatives éducatives de la communauté bahá’íe aident à encourager des modèles constructifs de pensée et d’action dans une région où l’extrémisme religieux constitue un défi à la cohésion sociale.
« Vous avez donné l’exemple par votre dévouement à l’unité et par vos prières pour le pays, a déclaré M. Nomawou. Les autorités appellent à une plus grande fraternité… et c’est précisément ce que vous faites. » Le secrétaire général a observé que les programmes d’éducation spirituelle et morale auxquels participent ces jeunes les aident à développer les qualités et les capacités nécessaires à une citoyenneté constructive. « Cela contribuera véritablement au développement du pays », a-t-il ajouté.
Vaincre la passivité par le service à la société
Les discussions lors de la conférence ont porté sur les choix auxquels les jeunes sont confrontés aujourd’hui et sur les forces néfastes qui engendrent la passivité.
« Les jeunes sont confrontés à un choix crucial, a déclaré Abdourahaman, 23 ans. Nous pouvons soit nous lever pour contribuer à l’éducation spirituelle et morale des générations montantes, en aidant ainsi à créer des communautés pacifiques, soit rester passifs face aux forces qui menacent l’harmonie sociale. »
Il a souligné que l’indifférence à l’égard de conflits apparemment mineurs peut avoir des conséquences d’une grande portée qui finissent par affecter toute une communauté. « La conférence nous a aidés à comprendre que nous ne pouvons pas être de simples observateurs des forces sociales néfastes qui affectent nos quartiers et nos villages, nous devons participer activement à la construction de la paix. »
La conférence a mis en évidence le fait que l’un des moyens les plus efficaces pour les jeunes de concrétiser cet engagement est d’accompagner les jeunes générations à travers les mêmes programmes éducatifs qui ont éveillé leur propre esprit aux possibilités de ce qui pourrait être et qui ont nourri en eux les capacités de servir.
« Si nous voulons contribuer à un changement positif, nous devons nous soutenir mutuellement dans toutes les épreuves et les difficultés, a déclaré Illia, 25 ans. Nous devons être comme les brins d’un balai attachés ensemble par un seul nœud. »
Une vision collective galvanise l’action
En partageant leurs expériences, les participants ont vu comment leurs modestes efforts, lorsqu'ils sont considérés dans leur ensemble, se sont révélés un puissant modèle de transformation : l’éducation morale et spirituelle des enfants et des jeunes leur permet d’appliquer des principes tels que l’égalité des femmes et des hommes, l’unité dans la diversité et la consultation pour construire un accord et résoudre des conflits dans leur vie quotidienne.
Le fait de voir ce modèle de transformation dans leur expérience collective a galvanisé les participants à renforcer leur engagement à promouvoir des communautés caractérisées par l’unité et la paix.
Les jeunes se sont rendu compte que pour soutenir et étendre ces efforts, il fallait que davantage de jeunes se mobilisent pour servir d’animateurs de programmes éducatifs dans leurs quartiers. Dans les semaines qui ont suivi la conférence, une centaine de participants se sont consacrés à des périodes intensives d’étude et de pratique pour assumer ce rôle, se préparant à animer des programmes d’éducation morale et spirituelle pour les enfants et les jeunes de leurs communautés.
« La conférence nous a permis de comprendre que les jeunes représentent l’avenir de notre pays, a déclaré Badi, 17 ans. En servant la société, nous pouvons à la fois nous épanouir personnellement et accroître notre capacité à contribuer au progrès social. »