ROME — Un forum de discussion sur le rôle des médias dans la promotion de l’harmonie sociale a touché une corde sensible chez les journalistes à Rome qui se préoccupent du progrès de leur société.

La réunion, organisée conjointement par les bahá’ís d’Italie, a rassemblé une soixantaine de professionnels qui ont examiné la façon dont les récits inclusifs peuvent aider des personnes ayant des croyances et des valeurs différentes à se forger un but commun et une identité collective.

Un représentant des bahá’ís d’Italie a lancé la discussion en soulignant les paroles de ‘Abdu’l-Bahá sur le potentiel de l’information et des médias pour le progrès social : « La publication de pensées élevées est la force dynamique dans les artères de la vie ; c’est l’âme même du monde. »

L’évènement a rassemblé des représentants d’une organisation médiatique promouvant la liberté de la presse, d’un centre de recherche sur les médias et de journalistes de tout le pays. Les participants ont été invités à réfléchir à leur rôle dans la promotion de récits inclusifs qui favorisent l’unité de la société.

Le débat intervient à un moment où l’immigration en Italie au cours des dernières années remet en question des idées reçues sur le concept d’appartenance et soulève des questions sur le rôle des médias dans l’élaboration de la perception des migrants par la population.

Cette question a été traitée dans un document, préparé pour la discussion par le Bureau des affaires extérieures en Italie et distribué aux participants à la réunion. Ce document appelle à une compréhension plus large de la participation civile au-delà des limites géographiques ou culturelles, en soulignant la nécessité de célébrer la diversité et d’inclure la contribution de chaque personne, quelles que soient ses origines.

« Alors que le pays subit des changements, l’appartenance à un lieu s’accompagne d’un sens de l’initiative individuelle, d’un désir de se soucier des autres, d’apporter sa contribution et de se soutenir mutuellement », indique le document. « Les médias portent une grande responsabilité dans l’utilisation d’un langage qui rend compte de la complexité du changement et favorise la perception des personnes en tant que protagonistes du développement et du progrès de l’Italie. »

Le thème du langage a occupé une place prépondérante dans les discussions, les participants ayant examiné le rôle des médias dans l’élaboration du discours public. Ils ont discuté de la manière dont les récits des médias peuvent créer des liens et unir les gens.

L’utilisation d’un langage qui « crée des ponts », ont noté les participants, implique la promotion de la compréhension, de l’empathie et de l’inclusion, en faisant tomber les barrières entre des personnes ayant des croyances et des valeurs différentes. Au contraire, un langage qui « crée des barrières » peut exacerber les divisions, renforcer les stéréotypes ou marginaliser certains groupes.

Les participants ont souligné qu’à la lumière des origines diverses qui caractérisent de plus en plus la population italienne, la nécessité pour les médias de refléter un large éventail de points de vue est devenue particulièrement vitale.

Maria Paola Nanni, du IDOS Study and Research Center (Centre d’études et de recherches IDOS), a souligné l’importance de reconnaître les contributions des journalistes issus de l’immigration, qui peuvent « remettre en question les préjugés et enrichir le récit ».

Elle a également déclaré : « Reconnaître les contributions des journalistes issus de l’immigration améliore notre compréhension et notre représentation des membres les plus récents de notre pays, en favorisant une identité collective – une étape très importante pour renforcer la cohésion sociale dans notre pays.

« Je veux que nous quittions cette conversation avec l’objectif de créer un nouveau discours ouvert à l’engagement multiculturel et ouvert aux idées et aux analyses de personnes ayant des points de vue différents. »

Les participants ont souligné que cela nécessiterait un réexamen du rôle de l’information locale et de son potentiel d’amplification de voix et d’histoires diverses qui se perdent souvent dans la production médiatique du pays.

Paola Barretta, de l’Associazione Carta di Roma, un organisme de presse qui se consacre à la couverture des questions de migration, a déclaré : « Nous devons comprendre comment soutenir davantage les médias locaux, cela doit faire partie de nos conversations. Parce que les médias locaux ont une capacité unique à raconter les histoires de la population sur le terrain que les grands réseaux nationaux n’ont pas. »

Se référant à la réunion, Alessandro Benedetti, membre de l’Assemblée spirituelle nationale des bahá’ís d’Italie, a déclaré que ces discussions se poursuivront, donnant aux professionnels des médias l’occasion de réfléchir à la manière dont ils peuvent favoriser des sociétés plus pacifiques par le biais de leur profession.

« Les journalistes offrent une fenêtre sur le monde, explique-t-il. Leurs récits peuvent être une source d’inspiration pour les individus, les communautés et les institutions et contribuer au progrès du pays. »