Des agriculteurs, des scientifiques agricoles et des responsables politiques s’adressent chef du système judiciaire et au ministre de l’agriculture de l’Iran
SYDNEY — Des agriculteurs ainsi que des scientifiques agricoles et des responsables politiques d’Australie, d’Afrique et d’Amérique du Nord se sont joints au tollé mondial suscité par la confiscation injuste des terres appartenant aux agriculteurs bahá’ís en Iran, alors que les autorités iraniennes font face à des critiques croissantes concernant la persécution généralisée et systématique des bahá’ís du pays.
Dans une lettre ouverte (en anglais) adressée au président de la Cour suprême d’Iran Ebrahim Raisi et au ministre de l’Agriculture par intérim Abbas Keshavarz, des personnalités du monde agricole de plusieurs pays à travers le monde, dont le Canada, l’Éthiopie, le Mali et les États-Unis, affirment qu’elles s’expriment parce qu’elles « sont préoccupées par le sort des petits exploitants agricoles du monde entier qui sont souvent confrontés à l’injustice d’une autorité arbitraire ».
« Ces récentes saisies de terres s’inscrivent dans le contexte d’une escalade des assauts contre les maisons et les entreprises bahá’íes en Iran », écrivent-ils, exprimant leur inquiétude devant la dernière phase de la persécution en cours des bahá’ís d’Ivel qui ont été déplacés et économiquement appauvris par les autorités iraniennes uniquement en raison de leurs croyances religieuses.
La lettre ouverte précise : « Nous savons que des familles bahá’íes cultivent des terres à Ivel depuis plus de 150 ans et que ces familles ont été des membres constructifs de la communauté locale, par exemple en créant une école pour les enfants de toutes les religions et en prenant des mesures pour améliorer l’hygiène et la santé de tous les membres de la communauté.
« Malgré leurs contributions à la communauté, ils ont fait face, au fil des années, à une série de persécutions caractérisées par des expulsions et des déplacements massifs, ainsi que par la démolition, la destruction au bulldozer et la confiscation de leurs maisons. »
Les signataires demandent au président de la Cour suprême Raisi et au ministre de l’Agriculture Keshavarz de mettre fin à la persécution des bahá’ís, en disant : « Nous écrivons en tant que collègues agriculteurs pour attirer l’attention sur ce cas de persécution et exhortons les autorités iraniennes à annuler leur décision concernant les fermiers d’Ivel. »
Pendant ce temps, en Australie, un message vidéo (en anglais) émouvant, diffusé au nom des membres de la communauté agricole du pays, attire l’attention sur la situation désespérée des familles bahá’íes dans le village iranien d’Ivel.
« L’agriculture est un métier difficile dans le meilleur des cas », déclare Claire Booth, une agricultrice de Nouvelle-Galles du Sud, dans le message vidéo. « Il n’est pas rendu plus facile par la fréquence des inondations, des sécheresses, des incendies, du changement climatique et, plus récemment, par les conséquences de la pandémie. »
Le message vidéo décrit le rôle d’un gouvernement solidaire dans l’aide à ses communautés agricoles, ce qui contraste fortement avec le traitement sévère infligé par l’Iran à la « pacifique communauté bahá’íe » du pays.
« Nous sommes solidaires de nos frères et sœurs agriculteurs de ce pays, disent les agriculteurs, et demandons au gouvernement iranien et au système judiciaire de rendre les terres et les propriétés à leurs propriétaires légitimes, les agriculteurs bahá’ís de Ivel. »