Nouvelle Constitution : au Chili, des conversations ouvrent une nouvelle voie.
SANTIAGO, Chili — À l’approche du vote cette semaine au Chili pour établir une nouvelle constitution, les conversations sur la construction d’une société équitable ont pris plus d’importance dans tout le pays. Au cours de l’année écoulée, les bahá’ís du Chili ont contribué à ces discussions en créant des espaces à tous les niveaux, de la base au niveau national, pour examiner avec leurs concitoyens les fondements d’une société matériellement et spirituellement prospère.
« C’est un moment historique pour le Chili, déclare Felipe Duhart, secrétaire de l’Assemblée spirituelle nationale des bahá’ís du pays. Nous avons tous une rare opportunité de réfléchir collectivement aux principes autour desquels organiser notre pays. »
Dans le cadre de ses efforts pour contribuer au discours national sur le progrès social, la communauté bahá’íe a récemment travaillé avec une organisation de la société civile, Ahora nos toca participar (C’est maintenant à notre tour de participer), pour créer des espaces de discussion dans tout le pays. Une série de rassemblements au cours des derniers mois a conduit à un évènement national réunissant des milliers de participants. Les bahá’ís du Chili ont accordé une attention particulière à ces rassemblements – qui se poursuivent parallèlement au processus constitutionnel – afin de garantir que la voix des femmes et des peuples autochtones soit entendue.
Lors d’une récente réunion, Veronica Oré, responsable de la maison d’adoration bahá’íe de Santiago, a expliqué comment certaines hypothèses doivent être réexaminées : « Le moment historique dans lequel nous nous trouvons, l’impact de la pandémie, l’éveil d’une conscience collective, poussent notre pays à rechercher un nouveau cadre pour la société.
« Au-delà des réformes, a poursuivi Mme Oré, une transformation profonde est nécessaire. […] La proposition est que nous ne considérions pas le progrès uniquement dans une perspective de croissance économique, mais que nous considérions également des concepts spirituels, tels que la justice et notre unicité essentielle. Quand nous pensons aux politiques éducatives, aux changements constitutionnels, repensons également nos hypothèses sur la nature humaine, en voyant la noblesse de chaque être humain.
Luis Sandoval, du Bureau bahá’í des affaires extérieures du Chili, déclare : « Les aspirations au changement qui se manifestent dans la société chilienne – liées à des questions telles que les extrêmes de richesse et de pauvreté, l’égalité entre hommes et femmes, la protection de la nature et l’économie – ont un élément commun : les défis dans tous ces domaines peuvent être attribués à un modèle de société qui place le développement matériel au centre de la vie et des relations. C’est insuffisant ; nous devons aller au-delà et reconnaître la dimension spirituelle de la vie. »
M. Duhart explique que derrière toutes ces conversations se cache un appel à la justice. « Ce principe peut guider un processus de changement social dans une direction qui sera bénéfique pour tous. La conception bahá’íe de la justice en fait un des piliers d’une société unie. La justice considère tous les hommes comme égaux devant Dieu et nous aide à comprendre comment les individus, les communautés et les institutions forment un tout interconnecté. Les principes spirituels tels que la justice constituent les piliers d’une société où chacun de nous, avec ses capacités, peut se développer et jouer son rôle.
Mme Oré explique comment le potentiel pour parvenir à une plus grande unité se concrétise grâce à la maison d’adoration : « Au cours des quatre années qui se sont écoulées depuis son inauguration, le temple a reçu quelque deux millions de visiteurs de tous horizons et de toutes conditions. Pendant la dernière année, la maison d’adoration a surtout fait office de centre magnétique où les invités à des rassemblements spéciaux sont venus et, après avoir participé à des temps de prière, ont engagé des discussions approfondies sur des questions d’intérêt national. Il est évident que, grâce aux interactions réfléchies, nous pouvons bâtir ensemble une société plus forte. »