La peine de mort pour un bahá’í du Yémen confirmée par une cour d’appel
BIC GENÈVE — Une cour d’appel de Sana’a au Yémen a confirmé ce dimanche la peine de mort pour des motifs religieux prononcée contre Hamed bin Haydara, un bahá’í emprisonné depuis 2013.
En janvier 2018, M. Haydara a été condamné à être exécuté publiquement au terme de quatre années de simulacres de procès et en vertu d’une décision qui ordonnait également la confiscation de ses biens et la dissolution des institutions bahá’íes. La procédure d’appel s’est étalée sur dix-huit audiences avant que la plus récente, fixée au 31 mars, ne soit brusquement avancée (en anglais) au dimanche 22 mars.
La Communauté international bahá’íe a dénoncé (en anglais) avec la plus grande vigueur cette condamnation à mort. « À l’heure où l’ensemble de la communauté internationale est mobilisé par une crise sanitaire mondiale, il est incompréhensible que les autorités de Sana’a aient confirmé la condamnation à mort d’un individu innocent en raison uniquement de ses croyances, au lieu de se concentrer sur la sauvegarde de la population, y compris des bahá’ís », déclare Diane Ala’i, représentant la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies à Genève.
Arrêté de manière arbitraire en décembre 2013, M. Haydara a été confronté depuis lors à des procédures caractérisées par le non-respect des droits à la défense et de l’équité. Emprisonné pendant quatorze mois sans inculpation, il a ensuite été empêché d’assister à l’audience du tribunal de première instance au terme de laquelle sa peine a été prononcée.
Il a, en outre, subi des tortures, notamment des passages à tabac, des électrocutions et d’intenses sévices psychologiques. Les sévères et mauvais traitements infligés à M. Haydara se sont étendus au refus de soins médicaux, à la signature forcée de documents alors qu’il avait les yeux bandés, et au refus de recevoir des visiteurs, y compris sa femme et ses filles.
Mme Ala’i assure que « la Communauté internationale bahá’íe est totalement consternée par ce verdict scandaleux et elle lance un appel à la cour et aux autorités houthistes afin qu’elles prennent immédiatement les mesures nécessaires pour annuler cette décision injuste ».
M. Haydara est l’un des six bahá’ís actuellement emprisonnés à Sana’a en raison de leurs croyances.