Vaincre les préjugés par l’éducation
NEW DELHI — Le dernier épisode du podcast du Bahá’í World News Service explore comment un processus éducatif visant à libérer les potentialités de l’âme et de l’esprit humains peut conduire à une transformation sociale profonde, surmontant ainsi les préjugés et les superstitions de longue date au sujet de la femme.
Les femmes en Inde s’efforcent de surmonter les préventions et les préjugés qui les empêchent de participer pleinement à la société. Dans un vaste quartier de New Delhi, un groupe de jeunes femmes a décidé d’aider sa communauté à développer une attitude différente à l’égard des femmes pendant leur cycle menstruel.
Pooja Tiwari, qui anime ce groupe dans le cadre du programme Preparation for Social Action (PSA) (Préparation à l’action sociale), explique que les femmes en période menstruelle peuvent être considérées comme « impures » et sont écartées de certains aspects de la vie communautaire. Bien que cette caractéristique culturelle n’ait aucune base réelle, ni scientifique ni spirituelle, elle est profondément ancrée dans la conscience d’une grande partie de la population locale. « Lors de la discussion à ce sujet, une participante du groupe a déclaré : Pendant ces jours-là, nous ne pouvons pas aller au temple. Nous ne pouvons rien toucher. Nous ne pouvons pas dormir sur le lit, mais devons dormir à même le sol », explique Mme Tiwari.
Le groupe a décidé d’organiser une campagne de sensibilisation visant à promouvoir une compréhension de la menstruation à la fois fondée sur la science et ancrée dans la croyance spirituelle.
Après une étude scientifique sur le cycle menstruel, le groupe a estimé qu’il était essentiel d’aider les gens à comprendre que les règles d’une femme « sont un élément important pour la naissance d’un être humain. Deux idées se sont dégagées : pendant ces jours-là, nous devrions respecter les femmes et elles ont besoin d’aliments sains et nutritifs », a affirmé Mme Tiwari.
PSA est un programme d’inspiration bahá’íe mis en place dans 17 pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique Latine et du Pacifique. Le programme est organisé pour aider les jeunes gens à développer un ensemble de capacités scientifiques et spirituelles leur permettant de devenir des promoteurs du bien-être de leurs communautés.
Mme Tiwari est accompagnée dans l’entretien par Bhavna Anbarasan, membre du Corps continental des conseillers (en anglais) en Asie. Mmes Tiwari et Anbarasan se sont entretenues en février avec le News Service, alors qu’elles se trouvaient au Centre mondial bahá’í. Elles faisaient partie d’un groupe de 30 personnes, représentant huit localités du monde entier, où un solide processus bahá’í d’éducation et de développement de la communauté implique des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes. Au cœur de ces efforts se trouvent des populations locales qui, par l’application de principes bahá’ís fondamentaux (unité de l’humanité, harmonie de la science et de la religion, égalité homme-femme) développent leur capacité à provoquer des changements dans leur réalité sociale.
Les échanges stimulants de cette réunion sont liés au processus qui dure depuis des décennies et au cours duquel les communautés bahá’íes à tous les niveaux, du local jusqu’au mondial, ont créé des espaces où partager les expériences et les idées découlant des efforts de développement communautaire. La réunion a montré comment les peuples du monde entier apportent des idées profondes et pertinentes pour l’avenir de l’humanité. Elle a également montré que, plutôt que de se limiter à une élite privilégiée, l’avancement des connaissances est un droit et une responsabilité de chaque être humain.