Pourquoi la religion est de nouveau à l’honneur
Des représentants de plusieurs communautés bahá’íes nationales se sont récemment réunis au Centre mondial bahá’í pour faire le point sur l’expérience acquise au cours des dernières années en matière de participation aux sujets de société qui ont cours. Le Bahá’í World News Service a profité de l’occasion pour interroger des groupes de représentants sur les expériences et les connaissances qu’ils ont acquises dans ce domaine d’activité. Écoutez la deuxième de ces conversations dans le récit de cette semaine. La première partie est disponible ici (en anglais).
CENTRE MONDIAL BAHÁ’Í – L’accélération des mouvements transfrontaliers des populations, la diversité religieuse accrue, les tensions interreligieuses croissantes, les violences sectaires, le mécontentement des jeunes et leur vulnérabilité à la radicalisation : ces facteurs, parmi d’autres, se conjuguent pour amener la religion au premier plan des sujets de société dans pratiquement toutes les régions du monde et sur la scène internationale.
Conscients des forces du changement qui déferlent sur leurs sociétés, les dirigeants politiques recherchent des moyens constructifs pour relever les défis les plus pressants de l’humanité. Dans ce contexte, certains gouvernements, certains universitaires, penseurs éminents et acteurs de la société civile ont cherché à mieux comprendre les contributions positives que la religion et les communautés religieuses peuvent apporter à la société.
« À une époque au Canada, on supposait que la religion disparaîtrait, explique Geoffrey Cameron dans le podcast. Malgré les degrés relatifs de prospérité et de progrès dans le monde, nos sociétés sont confrontées à d’immenses défis sociaux, politiques et culturels. Et il est difficile de penser que ces défis puissent être surmontés sans honnêtement y impliquer les idées qui existent dans la sphère religieuse. Nous devons rechercher de nouvelles façons de parler de religion, non seulement en ce qu’elle contribue à notre vie personnelle, mais également dans quelle mesure elle est liée à la transformation sociale de nos communautés. »
« Nous devons acquérir cette vision unificatrice du rôle de la religion dans la société », explique Lyazzat Yangaliyeva, du Kazakhstan. Il y a de cela une génération, ce pays sortait de l’ex-Union soviétique et de son athéisme scientifique imposé par le gouvernement. Aujourd’hui, en tant que nation multiconfessionnelle, le Kazakhstan tente de s’appuyer sur les pouvoirs constructifs de la religion pour améliorer la société. « Nous explorons le rôle important que peut jouer la religion dans le renforcement de la moralité chez les jeunes, par exemple, ou dans la gestion des différents problèmes sociaux auxquels notre pays est actuellement confronté, tels que la corruption. »
Se référant à la réalité actuelle en Inde, Arash Fazli ajoute : « Au cours de la dernière décennie, la question de la religion a été liée dans une certaine mesure à celle de la cohésion et de l’unité sociales. C’est en partie à cause des voix de plus en plus fortes et éhontées, issues de groupes extrémistes religieux fondamentalistes qui sont devenus de plus en plus dominants dans le domaine public. »
« Ainsi, lorsque nous avons commencé à réfléchir à la manière de susciter un dialogue constructif avec d’autres acteurs sociaux sur le rôle de la religion dans la société, nous avons trouvé que le thème le plus approprié à aborder était : comment dissiper les différentes idées fausses sur la religion qui causent la désunion entre les communautés religieuses et comment pouvons-nous, à cette fin, mettre l’accent sur une conception de la religion qui soit réellement unificatrice ? »
Dans cet épisode du podcast, M. Cameron, Mme Yangaliyeva et M. Fazli sont interviewés par Rachel Bayani, qui s’appuie également sur son expérience en tant que représentante du bureau de Bruxelles de la Communauté internationale bahá’íe.