Tollé contre la révoltante condamnation à mort d’un bahá’í yéménite
SANAA, Yémen — Plus d’une centaine de militants, d’avocats et de maîtres à penser ont fait entendre leurs voix au cours de la semaine écoulée pour protester contre l’exécution ordonnée du bahá’í yéménite Hamed bin Haydara, injustement emprisonné il y a quatre ans pour ses convictions religieuses.
M.Haydara a été condamné à subir la peine capitale en public par le tribunal pénal spécial de Sanaa le 2 janvier. Le juge local a également demandé la dissolution de toutes les institutions bahá’íes élues, plaçant l’ensemble de la communauté bahá’íe en danger immédiat.
Pourtant, à la suite de cette condamnation scandaleuse à Sanaa, une ville contrôlée par les Houthis, une vague de soutien a pris de l’ampleur dans toute la région en faveur de la communauté bahá’íe au Yémen.
La réponse a été particulièrement remarquable dans le monde arabe. Des organisations médiatiques de premier plan ont rendu le cas public, qualifiant les accusations portées contre M. Haydara de violations flagrantes et graves des droits de l’homme. Une pétition a été lancée et a recueilli à ce jour de nombreuses signatures de dirigeants et de personnalités de la région. Yemeni Initiative for Defending Baha’i Rights (Initiative yéménite pour la défense des droits bahá’ís), un groupe de militants formé en avril 2017, a touché des dizaines de milliers de personnes dans le pays en publiant des articles sur l’affaire.
« De nombreux rapports indiquent clairement l’implication insidieuse des autorités iraniennes dans la persécution de la communauté bahá’íe par le Yémen », a déclaré Bani Dugal, représentante du bureau de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies à New York.
Cette décision est sans précédent dans la persécution des bahá’ís au Yémen et reflète les actes d’injustice auxquels est confrontée la communauté bahá’íe en Iran.
M.Haydara a été arbitrairement arrêté sur son lieu de travail le 3 décembre 2013 et il est en prison depuis cette date. Son procès a été caractérisé par son manque total de procédure régulière.
Ces dernières années, la communauté bahá’íe yéménite a été de plus en plus persécutée par les autorités de Sanaa. Actuellement, six autres bahá’ís sont en prison à Sanaa et se sont vu refuser les droits humains fondamentaux.